« Mai mai mai Paris mai »
L’extension des grèves aux chemins de fer, aux transports aériens, fluviaux, municipaux et, bientôt, la pénurie d’essence valent au pays de s’immobiliser en modifiant le quotidien des Français et jusqu’à la physionomie de la rue. Mais là n’est pas le seul facteur affectant l’espace public. Parce que le lock out a longtemps constitué la principale réponse que les patrons apportaient à une grève dans leur établissement, les cortèges sur la voie publique et leur représentation graphique ou photographique ont été le moyen traditionnel de montrer la grève, contrainte à se déplacer dans l’espace public. Au début mai, les manifestations du quartier Latin consécutives à la fermeture de Nanterre et de la Sorbonne s’inscrivent à leur manière dans cette longue histoire des pratiques et de leurs représentations. Tout change à la mi-mai dès lors que les grèves qui se sont généralisées s’accompagnent d’une occupation des entreprises et des universités tandis que d’autres acteurs occupent simultanément des associations, telle la Fédération française de football, ou parfois des églises. |